Italien au lycée Fauriel

L'italien dans les classes préparatoires aux grandes écoles

Par GIOVANNI STRANIERI, publié le mardi 15 mai 2018 18:50 - Mis à jour le dimanche 14 février 2021 16:29
Leonardo da Vinci, L’uomo di Vitruvio (Venezia – Gabinetto dei Disegni e delle S
Bienvenue sur la page de l’italien des classes préparatoires du lycée Claude Fauriel – Saint-Étienne

Comprendre le monde

Les langues reflètent et portent tous les arrière-plans culturels et historiques des civilisations du monde. S’ouvrir à cette variété revient à multiplier les regards sur le monde, à s’ouvrir à la variété des patrimoines d’idées. Chaque langue est un univers, elle façonne un « paysage mental » et une certaine manière de penser la réalité.

Dans une société mondiale en perpétuel mouvement, aucun étudiant – quelle que soit la quête de connaissance qui l’anime – ne peut ignorer cette pluralité et les enseignements linguistiques sont là, tout d’abord, pour favoriser la construction de cette vision du monde.

La langue, la civilisation, la littérature italiennes, en France et dans le monde

L'affirmation de Jean d'Ormesson que "l'Italie est le centre du monde" (Jean d’Ormesson, interview à la revue "France Italie", n° 450, 2001) relève certes davantage de l’amour passionnel que de l’objectivité. Néanmoins, personne ne saurait ignorer le rôle fondamental de la culture et de la langue italienne dans la construction de l’héritage culturel commun du monde moderne.

Les états de la Péninsule sont les protagonistes de la Renaissance, aussi bien dans l’histoire des idées qu’en littérature et dans les arts figuratifs ; de nombreux Italiens participent aux grandes découvertes géographiques et à l’ « élargissement du monde » qui inaugurent les temps modernes ; de Léonard de Vinci à Carlo Rubbia et Riccardo Giacconi (prix Nobel de physique 1984 et 2002), les Italiens n’ont eu de cesse de contribuer à la construction des connaissances scientifiques qui sont les nôtres. Tout cela est d’autant plus frappant que cette excellence du génie individuel se déploie en dépit de l’absence d’un grand État centralisé, du moins jusqu’à une date relativement récente.

La langue italienne jouit, pour toutes ces raisons, d’un statut privilégié dans l’Europe de la fin du Moyen Âge et de l’époque moderne, avant de céder la place aux langues des grands empires coloniaux.

 

Depuis plus de 60 ans, le peuple italien a joué un rôle fondateur dans la construction européenne (Jean Daniel, interview à la revue "France Italie", n° 443, 2000). De plus, le dernier élargissement a déplacé le barycentre de l’Union vers l’Est, favorisant ainsi un retour de l’Allemagne et de l’Italie au centre de ce nouveau grand espace européen. Aujourd’hui, l’Italie est l’une des destinations les plus importantes pour l’émigration d’Europe de l’Est et elle élargit de plus en plus son influence dans les Balkans et au-delà. Même la crise des migrants qui échouent dans l’espace maritime italien en Méditerranée souligne ultérieurement – dans son aspect dramatique – la centralité retrouvée de la Péninsule dans cette région du monde. Nous évoluons désormais dans le cadre d’une culture et d’une économie mondialisées dont l’Europe des 27 est l’un des géants. En même temps, les échanges intra-européens constituent toujours plus de 60 % du commerce extérieur des pays de l'Union. Dans ces conditions, la maîtrise de plusieurs langues communautaires constitue un atout fondamental pour tout jeune européen.

 

Notamment, dans l’histoire et dans la culture française, la référence italienne est partout, la réciproque étant tout aussi vraie. Étudier l’Italie et l’italien revient, entre autres choses, à mieux étudier et connaître l’une des composantes fondamentales de notre propre culture française. La proximité entre les deux pays est évidente. Si celle-ci est géographique, historique et linguistique, elle est aussi économique : les deux économies sont fortement imbriquées, l’Italie étant le deuxième fournisseur commercial de la France, qui est, quant à elle, le troisième fournisseur de l’Italie. Si les deux pays sont concurrents sur bien des secteurs productifs (gastronomie, vins, mode, design, automobile, aérospatial, pharmaceutique, etc.), ils sont également des partenaires qui travaillent côte à côte à la défense d’une agriculture de qualité ou dans le combat pour une réglementation européenne du marché des œuvres d’art, par exemple. Finalement, chacun des deux pays est la première destination touristique pour les habitants de l’autre.

Enfin, l’importance des relations franco-italiennes est encore plus forte à l’échelle d’Auvergne –  Rhône-Alpes. Cette région entretient, en effet, des relations commerciales et culturelles de tout premier plan avec les riches et dynamiques régions d’Italie du Nord.

Pour toutes ces raisons et bien d’autres encore, d’importantes perspectives culturelles et professionnelles s’ouvrent aux jeunes diplômés français, pourvu qu’ils puissent communiquer aisément et créer des relations spontanées et privilégiées avec les Italiens… en italien !

L’Italie a accueilli à Milan l’Exposition Universelle de 2015 (Google Images)L’Italie a accueilli à Milan l’Exposition Universelle de 2015 (Google Images)

 

 

L’italien dans l’enseignement supérieur à Saint-Etienne

Les CPGE évoluent dans un cadre commun avec les autres voies de l’enseignement supérieur. Les étudiants sont ainsi inscrits à l’Université et à la fin de chaque semestre ils obtiennent, au vu de leurs résultats, les ECTS (European Credits Transfer System) qui leur permettront, en cas d’abandon de la voie CPGE-GE, d’intégrer une faculté sans avoir à passer aucun examen.

La plupart des enseignants de CPGE sont engagés dans des collaborations pédagogiques et scientifiques avec les collègues de l’Université, ce qui favorise la circulation des bonnes pratiques, des savoirs et la mise en place de projets communs.

 

Les étudiants d’italien ont à leur disposition les ressources documentaires du centre de documentation et d’information du lycée Claude Fauriel, riche d’une importante bibliographie sur l’Italie et en italien, de plusieurs périodiques italiens, d’outils pédagogiques divers. En outre, ils ont accès aux ressources des bibliothèques universitaires. Enfin, les réseaux de la recherche française sur l’Italie, les échanges culturels et les partenariats économiques constituent un univers vaste en constante évolution (Marc Lazar, L'Italie contemporaine, Paris, Fayard, 2009).

 

Les effectifs des groupes d’italianistes sont généralement très raisonnables ce qui permet au professeur de consacrer beaucoup de temps à chaque élève et aux élèves de prendre la parole très souvent.

Le travail se fait à partir de documents authentiques (textes, audiovisuels, films, pièces de théâtre, chansons, etc.) ayant trait aux aspects les plus variés de la littérature, de la culture, de l’histoire et de l’actualité italiennes. Ainsi les élèves apprennent, d’une part, à regarder et comprendre cette civilisation et, d’autre part, à porter un regard italien sur le monde. L’utilisation de différents supports, le travail personnel écrit et les exposés en classe permettent de solliciter toutes les compétences linguistiques.

L’emploi du temps prévoit 2 à 4 heures d’enseignement hebdomadaire suivant la filière. Plusieurs fois par an, l’étudiant est interrogé individuellement, lors d’une « colle ». Des exercices écrits sont demandés, soit en dehors des cours soit pendant les cours soit sous la forme d’un « concours blanc ». Tout cela permet de mesurer les progrès accomplis et les lacunes à combler.

Des rencontres avec des auteurs et des experts italiens ou français sont régulièrement organisés, en collaboration avec différentes équipes universitaires, des professionnels et des acteurs de la vie économique, scientifique et culturelle européenne. Ces rencontres sont des moments privilégiés d’apprentissage et d’entraînement : c’est pourquoi elles demandent aux étudiants une préparation spécifique. Enfin, nous organisons des voyages d’étude à l’étranger (assez souvent en Italie) qui offrent la possibilité d’une immersion totale dans la réalité linguistique, historique et culturelle des différents pays visités.

 

En Lettres et Sciences humaines, l’enseignement de 4 heures hebdomadaires permet d’aborder un vaste programme, dont la composition relève des choix du professeur et des intérêts exprimés en cours d’année par les élèves. Ce programme se décompose en trois modules étroitement imbriqués : 

  1. un vaste choix d’auteurs de la littérature italienne, du XIIe au XXIe siècle ;
  2. un large panorama de la civilisation italienne sous tous ses aspects : l’histoire, l’histoire des idées, le paysage dans lequel évoluent les Italiens ; les faits majeurs de société et d’actualité ;
  3. un entraînement intensif à la version, au thème et au commentaire de texte ainsi qu’à l’expression orale en continu et en interaction.

Les deux derniers axes constituent le cœur des apprentissages dans les filières économique et scientifique, à raison, respectivement, de 3 et de 2 heures hebdomadaires.

Partout, le fait d’avoir étudié l’italien en lv1, lv2 ou lv3 dans l’enseignement secondaire ne revêt aucune importance. L’italien peut être choisi en langue vivante 1, langue vivante 2 ou en initiation (cette dernière possibilité n’est pas ouverte en filière scientifique). Au terme de la première année, il est possible d’inverser la lv1 et la lv2.

La préparation aux épreuves écrites et orales des différents concours constitue l’objectif central de l’enseignement imparti. Autour de cet objectif s’ordonnent l’acquisition des connaissances et la pratique des outils linguistiques.

 

 

 

 

 

Herculanum (Italie), 2011 (photo G. Stranieri)

 

Florence (Italie), panorama, 2015 (photo G. Stranieri)

 

 

Skhodër (Albanie), panorama du haut de la forteresse, 2016 (photo G. Stranieri)

Apollonie (Albanie), site archéologique, 2016 (photo G. Stranieri)

 

 

 

Apollonie (Albanie), site archéologique, 2016 (photo G. Stranieri)

 

 

Castel del Monte (Italie), 2016 (photo G. Stranieri)

 

Manduria (Italie), site archéologique, 2016 (photo E. Gord)

 

Rome (Italie), S. Ivo alla Sapienza, Salle alexandrine, 2018 (photo G. Stranieri)

 

Naples (Italie), La baie de Naples vue de Pimonte, 2018 (photo G. Stranieri)

Depuis 2008/2009 l’enseignement de l’italien pour les trois filières des classes préparatoires du lycée Claude Fauriel est assuré par M. Giovanni Stranieri, agrégé d’italien, docteur en histoire et chercheur en histoire et archéologie de l’Italie médiévale (Giovanni Stranieri - Présentation).

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