Italien au lycée Fauriel

Les premières "Rencontres européennes régionales de Saint-Etienne" au lycée Fauriel!

Par GIOVANNI STRANIERI, publié le mardi 11 janvier 2022 09:54 - Mis à jour le jeudi 10 février 2022 08:48
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La première édition des « Rencontres européennes régionales de Saint-Étienne » a été consacrée à la réunification de l’Allemagne et à ses conséquences sur les équilibres européens. De vrais débats, 140 étudiants impliqués, un franc succès.

Le 10 et le 11 décembre 2021 ont eu lieu au lycée Claude Fauriel les premières « Rencontres européennes régionales de Saint-Étienne », un événement destiné à être organisé tous les deux ans, autour d’un enjeu envisagé à l’échelle européenne. À l’origine de cette initiative se trouvent des enseignants en CPGE (classes préparatoires aux grandes écoles) désireux de mettre en place un forum de réflexion et d’orientation sur les grands enjeux du monde contemporain. Cette action s’adresse aux étudiants stéphanois, d’une part, et au grand public, d’autre part, dans une optique citoyenne. L’approche est multidisciplinaire, diachronique et prospective. Afin d’assurer la continuité et la solidité du projet, le lycée a établi un partenariat avec l’Urale – Union régionale des acteurs locaux de l’Europe – qui apporte son expertise  dans la recherche de financements, facilite les contacts avec les institutions locales, nationales et européennes, gère les aspects organisationnels.

Cette édition a été consacrée à la réunification de l’Allemagne et à ses conséquences sur les équilibres européens, à l’Ouest comme à l’Est. En effet, elle devait se tenir à l’automne 2020, à l’occasion du trentième anniversaire de la réunification, mais la pandémie nous a obligés à les reporter à deux reprises. Aussi avons-nous célébré cet anniversaire avec un an de retard et pourtant à un moment crucial, quelques jours après l’entrée en fonction du nouveau gouvernement allemand, au cours de la campagne présidentielle française et trente ans après la chute de l’URSS, le 25 décembre 1991.

La question posée était complexe puisqu’il s’agissait d’analyser les réalités de la vie dans les deux Allemagnes avant 1990, les conditions et les conséquences de la réunification sur les Allemands, la nouvelle position et le poids accru de l’Allemagne au sein du tandem franco-allemand, de l’UE et dans ses relations avec les pays de l’ancien pacte de Varsovie et notamment de l’URSS finissante, puis de la Russie. Pour y répondre, ces Rencontres ont réuni des universitaires spécialistes d’histoire culturelle et sociale, géopolitique, économie ainsi que deux intervenantes qui ont vécu la réunification de l’intérieur. L’une d’entre elles, d’origine est-allemande, enseigne aujourd’hui en France tandis que l’autre, d’origine ouest-allemande, s’est établie à Saint-Étienne, devenant dessinatrice de BD.

Le public présent – 140 étudiants de CPGE (LS1, ECG1, ECE2, ECS2) et une quarantaine de personnes extérieures – a pu apprendre et débattre, en premier lieu, autour de nuances substantielles apportées au récit communément admis de la vie sociale dans l’ancienne RDA, entièrement dominé par la vision de la faillite du totalitarisme soviétique et de l’économie planifiée. En deuxième lieu, les intervenants ont remis en question les conditions d’une réunification qui a été menée comme un élargissement pur et simple de l’ex-RFA. Les relations franco-allemandes ont fait l’objet d’éclairages historiques à partir de 1940, en passant par les choix gaulliens pour arriver au rôle de la France au moment de la réunification. Enfin, à l’échelle européenne, nous avons vu à quel point la réunification a pesé sur l’accélération de l’intégration au sein de l’UE et sur la position que l’Allemagne occupe désormais au cœur du continent, avec ses atouts industriels, technologiques et monétaires.

Ces Rencontres ont offert des moments de vrai débat, voire de désaccord. La confrontation, à laquelle le public – en présentiel et en distanciel – a pu prendre une part active, a été féconde et interdisciplinaire, contribuant ainsi à la formation de nos étudiants et de tout le public présent.

Les collègues organisateurs, dont l’auteur de ces lignes, tiennent à remercier vivement la direction, l’intendance et tous les personnels enseignants et non enseignants de l’établissement pour leur aide précieuse et leur soutien. Ils félicitent les étudiants qui ont fait preuve d’une implication et d’une qualité de prise de parole et de débat impressionnants.

Giovanni Stranieri, professeur d’italien en CPGE, le 11 janvier 2022

 

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